Le paquet législatif dédié à l’économie circulaire, présenté en 2015 par la Commission européenne, se renforce grâce à quatre directives votées par les eurodéputés en mars 2017. Déplorant un « manque d’ambition » de la Commission dans sa proposition initiale, les eurodéputés souhaitent lutter davantage contre l’obsolescence programmée et réduire drastiquement notre consommation de matières premières.
Des objectifs plus ambitieux pour réduire la production de déchets
D’ici à 2030, le Parlement européen souhaite que 70 % des déchets municipaux générés dans l’Union européenne (UE) soient « recyclés ou préparés en vue du réemploi » (contre 65 % dans la proposition initiale de la Commission). Toujours à l’horizon 2030, un taux de recyclage de 80 % des emballages a quant à lui été fixé, et un taux de réutilisation de 10 % pour ces mêmes emballages (contre 5 % dans le texte de la Commission). S’agissant des déchets commerciaux et industriels (non-dangereux), les députés européens ont sommé la Commission de fixer des objectifs précis avant la fin de l’année 2018. Le Parlement souhaite également que soit mise en place, à l’horizon 2020 cette fois, une collecte séparée des biodéchets et des textiles, en vue de leur réemploi.
A travers ce nouveau paquet économie circulaire, les eurodéputés renforcent également la lutte contre le gaspillage alimentaire. Et pour cause, chaque année dans l’UE, nous jetons quelque 89 millions de tonnes d’aliments, soit une moyenne de 180 kg par habitant et par an ! L’objectif fixé ici : réduire de 30 % le gaspillage avant 2025, et de 50 % avant 2030 (par rapport à 2014). Les déchets marins, dont la production ne cesse d’augmenter, sont également visés par des objectifs de réduction identiques.
Un paquet législatif surveillé de près par les ONG
Dans le cadre de la finalisation de ce paquet législatif, trois Organisations non-gouvernementales (ONG – Le Bureau de l’environnement, Zero Waste Europe et Les Amis de la Terre) particulièrement actives dans la lutte pour la réduction des déchets, ont réalisé une enquête sous forme de carte interactive. Le but : évaluer les motivations des Etats-membres par rapport à certaines mesures clés de l’économie circulaire. Si la France peut se féliciter de faire partie des bons élèves pour ce qui concerne la réduction et le réemploi des déchets, les ONG pointent du doigt les efforts à réaliser en matière de gestion des biodéchets et de responsabilisation des entreprises.
Pour mieux comprendre les enjeux de l’économie circulaire, jetez un coup d’œil à cette vidéo .